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Portrait de retraités engagés et bien de leur temps

L’AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ, est appelée à se positionner publiquement, ainsi qu’auprès des élus, sur un éventail de sujets d’actualité touchant ses 60 000 membres, répartis à travers les différentes régions du Québec. Les enjeux sont variés, et nous souhaitions représenter le mieux possible leur opinion. Pour y arriver, nous avons procédé l’automne dernier à un grand sondage auquel plus de 2 000 membres ont participé. Grâce à leurs réponses, nous avons pu connaître la réalité et les positions des cotisants que nous représentons à propos de divers enjeux de société qui touchent le Québec d’aujourd’hui.

Ainsi, si la situation économique, les finances personnelles et les impacts de l’inflation demeurent un dénominateur commun, les répondants sont également préoccupés par les enjeux liés au logement, l’expérience en résidence privée pour aînés (RPA), le sentiment de solitude, le recours au privé en santé, la proche aidance et le bénévolat.

Découvrons ensemble qui sont nos membres.

Enjeux de société

Les membres de l’AREQ jugent que les soins de santé, l’environnement, l’éducation et le maintien à domicile sont les enjeux de société les plus importants. Si les questions économiques sont moins prioritaires, l’inflation est tout de même considérée par 14 % des membres comme l’un des plus importants actuellement. En fait, même si la presque la totalité des membres sondés (97 %) évaluent comme bonne leur situation financière, la majorité d’entre eux affirment que l’inflation a eu un impact important (26 %) ou modéré (58 %) sur leurs finances personnelles. La hausse des loyers a eu, quant à elle, un impact important (42 %) ou modéré (41 %) pour plus de huit locataires sur dix.

Par ailleurs, la moitié des membres sondés (51 %) affirment avoir réduit leurs dépenses non essentielles dans les deux dernières années pour des raisons financières. De même que 36 % ont trouvé des moyens de faire des économies sur l’alimentation,
28 % ont réduit leur consommation d’énergie et 24 % ont diminué leurs déplacements pour les mêmes raisons.

Le recours au privé en santé

Au Québec, la santé occupe le plus grand poste budgétaire, avec plus de 60 milliards de dollars investis cette année dans le réseau. Cependant, plusieurs insatisfactions se font sentir au sein de la population québécoise, notamment en ce qui concerne les listes d’attente et l’accès à un médecin de famille.

Alors que le ministre de la Santé, Christian Dubé, a récemment décidé de s’attaquer au réseau parallèle de santé privé et que Santé Québec, nouvelle société d’État en fonction depuis le 1er décembre, promet de régler tous les problèmes, près de quatre membres de l’AREQ sur dix (38 %) affirment avoir eu recours au privé en santé dans les deux dernières années.

La majorité d’entre eux (63 %) se sont sentis obligés de le faire et seulement 21 % ont réussi à se faire rembourser au moins partiellement leurs consultations ou traitements par la RAMQ.

Les membres qui ont recours au privé le font principalement pour réduire le délai d’attente (55 %), parce qu’ils ont l’impression – à tort ou à raison – que les services dont ils ont besoin ne sont pas disponibles au public (26 %) ou parce que les services sont, de toute façon, remboursés par leurs assurances privées (25 %).

En contrepartie, 28 % des membres qui n’ont pas eu recours au privé en santé dans les deux dernières années se disent contre ce type de services.

Des proches aidants dévoués

Le système de santé actuel est si précaire qu’il repose en grande partie sur les proches aidants, qui ne reçoivent que peu de soutien, qu’il soit financier ou humain.

C’est la réalité de près de la moitié de nos répondants (45 %), qui se qualifient de proches aidants auprès d’un ou plusieurs membres de leur entourage, auxquels ils apportent leur soutien en raison d’une incapacité physique, psychologique, psychosociale ou autre. Plus de six membres proches aidants sur dix affirment par ailleurs se heurter à des obstacles en lien avec cette responsabilité, ou devoir relever des défis psychologiques ou physiques en lien avec l’aide qu’ils apportent à leur proche.

Les services à domicile, une nécessité

En outre, près des trois quarts des membres proches aidants (72 %) soutiennent leurs proches en leur offrant un transport, pour se rendre à des consultations médicales, par exemple. En moyenne, les membres qui viennent en aide à un proche lui consacrent près de 6 h par semaine.

Cette démonstration est sans équivoque : les soins à domicile font partie de la solution pour que le Québec puisse faire face aux besoins actuels et futurs créés par le vieillissement de la population. Et il ne s’agit pas seulement d’accès physique aux services, il est prouvé que vieillir à la maison est l’option la plus souhaitable.

Des gens engagés !

Les personnes retraitées et aînées représentent une part importante des bénévoles au Québec. Ce sont elles qui consacrent annuellement le plus d’heures au bénévolat que n’importe quel autre groupe d’âge. On parle de l’équivalent de 131 400 emplois à temps plein. Ce faisant, elles apportent à la société une vaste expérience et des compétences variées, ce qui contribue à enrichir la communauté, à favoriser une meilleure cohésion sociale et à renforcer les liens intergénérationnels.

Les membres de l’AREQ ne font pas exception, puisque la moitié des répondants font du bénévolat. Les trois quarts (74 %) y consacrent entre 1 et 5 heures par semaine, 16 % entre 6 et 10 heures, et 10 % y consacrent plus de 10 heures.

Les secteurs des arts, de la culture et des loisirs (30 %), de l’éducation (19 %) et de la santé et des services sociaux (19 %) sont les plus populaires. Les membres bénévoles disent en retirer principalement de la satisfaction personnelle (71 %), mais également un sentiment d’appartenance à leur communauté (35 %) et un renforcement de leurs relations sociales (34 %).


En bref

  • État matrimonial
    65 % sont mariés ou en union libre.
    23 % sont célibataires.
  • Habitation
    79 % sont propriétaires de leur logement, condo ou maison. 17 % sont locataires.
  • « Rénoviction »
    3 % des locataires ont déjà reçu un avis d’éviction de leur propriétaire justifié par le besoin de faire des rénovations majeures dans l’immeuble.
  • Augmentation du coût des services en RPA
    25 % des résidents de RPA ont déjà subi une augmentation de coûts de certains services sans préavis ou ont dû réduire leur niveau de services en RPA en raison d’une hausse des coûts.
  • Sentiment d’appartenance
    68 % ont un sentiment d’appartenance envers l’AREQ.
  • Sentiment de solitude
    42 % ressentent un manque de compagnie,
    36 % avouant le ressentir parfois et 6 % le ressentir souvent.

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