La proche aidance : un enjeu qui interpelle l’AREQ
L’AREQ est une association de personnes retraitées qui compte plus de 60 000 membres au Québec. Près du quart se définissent comme des personnes proches aidantes, soit près de
15 000 personnes. C’est pourquoi la proche aidance est un enjeu d’une importance capitale dans notre champ d’action.
Un défi humain
En sondant nos membres, nous avons découvert qu’un tiers des proches aidants ont dit faire face à des difficultés de divers ordres : efforts physiques, stress, épuisement psychologique, colère, impuissance.
On estime également que 20 % des proches aidants vivent de l’insécurité financière alors qu’une perte de revenus moyenne de 16 000 $ est enregistrée en raison de la réduction de leurs heures de travail. Pourtant, au Québec, seuls 3,2 % des proches aidants avaient obtenu un crédit d’impôt en 2017.
Un défi collectif
Le rôle des proches aidants est si important dans notre société qu’une étude évalue entre 4 et 10 milliards de dollars par année le montant qu’il serait nécessaire d’investir publiquement pour combler les heures qu’ils et elles accomplissent auprès de leurs proches. D’ailleurs, l’impact se fait de plus en plus sentir dans le marché du travail au Canada. Les pertes s’élèveraient à 641 millions de dollars en recettes fiscales ou en prestations sociales liées à la réduction des heures de travail et à la perte de productivité due à l’absentéisme des personnes proches aidantes.
Les services et les soins à domicile : une grande partie de la solution
Rappelons que le Québec est parmi les provinces canadiennes dont les ressources financières consenties aux services de soutien à domicile (SAD) sont les plus faibles.
Si une grande partie de la solution réside dans le financement massif des services de SAD, il n’est pas exclu d’explorer d’autres modèles organisationnels. Celui du Danemark est éloquent. Là-bas, on semble avoir réussi à développer un modèle pour que vieillir chez soi devienne une réalité pour tous. Le système fait appel à des services professionnels qui vont de l’aide au ménage aux soins d’une plus grande intensité, et ce, sans liste d’attente.
Une telle approche entraînerait des effets positifs importants en enlevant de la pression sur les établissements comme les CHSLD, en plus de permettre aux proches aidants de jouer leur
rôle selon leur capacité, sans s’épuiser à la tâche. Ces modèles pourraient nous inspirer dans notre volonté de répondre aux besoins des 41 000 personnes en attente de services à domicile.
Un tiers des proches aidants ont dit faire face à des difficultés de divers ordres : efforts physiques, stress, épuisement psychologique, colère, impuissance.