La proche aidance chez les hommes
La proche aidance au masculin est un phénomène méconnu. Pourtant, 42 % des proches aidants au Québec sont des hommes, soit environ 710 000 hommes. On observe aussi que des différences dans l’aide apportée existent selon le genre. Des études mettent en évidence le fait que les femmes proches aidantes sont proportionnellement plus nombreuses à fournir de l’aide quotidienne pour les travaux intérieurs, les soins personnels, les soins médicaux, l’organisation des soins et le soutien émotionnel, alors que les hommes proches aidants fournissent davantage de l’aide ponctuelle et sporadique pour les travaux extérieurs et le transport. Le clivage n’est pas absolu mais bien présent, et il est principalement conditionné par des types de socialisation différenciés selon le genre qui déteignent sur la proche aidance.
Afin de tracer un portrait plus précis de la proche aidance chez les hommes, 18 recherches ont fait l’objet d’une analyse thématique. Relativement récentes (de 2007 à 2017), ces recherches montrent que l’expérience de la proche aidance présente des différences selon que l’on a affaire à un homme ou à une femme.
- Les hommes semblent plus sensibles à un rapport plus égalitaire avec les services. Ils souhaitent être considérés comme de véritables partenaires de soins et que leurs besoins spécifiques comme proches aidants soient pris en considération.
- Le soutien émotionnel des hommes proches aidants doit parfois passer par des moyens plus concrets pour faciliter la libre expression des émotions.
- L’isolement semble encore plus marqué chez les hommes et nécessite une attention particulière.
Les hommes vivent l’expérience de soins selon une approche plus instrumentale, nécessitant des interventions davantage orientées vers la résolution des problèmes. - Les hommes ont tendance à dichotomiser les tâches de soins, associant certaines d’entre elles à une féminité à laquelle ils peuvent avoir de la difficulté à s’identifier.
- Les services d’aide rejoignent davantage les femmes, qui sont moins réticentes à demander de l’aide.
Bonne nouvelle : les nouvelles générations d’hommes proches aidants sont de moins en moins réticentes à accomplir des tâches comportant des interventions relevant traditionnellement du féminin, à l’instar de ce qui s’observe en paternité.