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Soutien à domicile : un virage nécessaire pour alléger la charge des femmes proches aidantes

Un fardeau invisible : les femmes en première ligne de la proche aidance
La proche aidance constitue la pierre angulaire du soutien aux personnes en perte d’autonomie au Québec, une réalité qui touche particulièrement les femmes. Selon l’Institut de la statistique du Québec, près de 60 % des personnes proches aidantes sont des femmes, un rôle souvent assumé au détriment de leur bien-être physique, psychologique et financier.

Ce déséquilibre exacerbe les inégalités sociales, puisque ces femmes, tout en jonglant entre responsabilités professionnelles et familiales, doivent pallier un manque criant de ressources publiques en soins et services à domicile (SAD)​.

Un système à bout de souffle, des besoins croissants, une réponse insuffisante
L’AREQ (CSQ), dans son mémoire déposé dans le cadre de la consultation sur la nouvelle politique nationale de soutien à domicile, plaide pour un virage audacieux misant sur un réseau public universel et équitable. Malgré l’augmentation de 35 % des dépenses en SAD entre 2015 et 2022, la couverture des besoins demeure insuffisante, avec un taux actuel de seulement 10,7 %. À cet égard, les femmes proches aidantes, souvent en première ligne, se retrouvent épuisées, sans soutien adéquat ni accès suffisant à des services de répit.

Le modèle nordique, une solution inspirante pour le Québec
Le vieillissement accéléré de la population impose une révision urgente du modèle québécois inspirée des meilleures pratiques internationales, comme celles des pays nordiques. Ces pays démontrent qu’un investissement accru dans le SAD, allant jusqu’à 60 % de couverture des besoins, permet non seulement des économies substantielles dans le réseau de la santé, mais surtout de répondre aux besoins des personnes en respectant leur choix de demeurer à domicile.

Repenser le réseau public : les CLSC au cœur du changement
L’AREQ rappelle que l’État doit cesser de « pelleter par en avant » la responsabilité vers les proches aidants et le secteur privé en matière de soutien à domicile. Le réseau public, en particulier les CLSC, doit redevenir le pivot central de l’organisation des soins. Cela inclut des conditions de travail améliorées pour les travailleuses en SAD et des programmes de répit pour alléger la charge des personnes proches aidantes.

Un appel à l’action de l’AREQ
Investir dans les soins à domicile, c’est reconnaître l’apport des femmes dans notre société tout en bâtissant un système plus juste, inclusif et humain. L’AREQ réitère que le Québec n’a plus le luxe d’attendre.

Pour consulter le mémoire produit par l’AREQ sur les soins à domicile : areq.lacsq.org/publication/avis-et-memoires/

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