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Sexualité sans tabou – Évoluer, s’adapter et s’épanouir

À quand remonte votre dernière discussion ouverte, sincère et sans tabou sur la sexualité ? La sexualité est une composante fondamentale de l’expérience humaine, tant dans sa nécessité pour notre survie en tant qu’espèce que dans l’établissement et le maintien de relations affectives. Qu’elle soit vécue en solitaire ou partagée, elle constitue un sujet intemporel qui marque l’histoire humaine et alimente les passions. La sexualité exerce un pouvoir considérable sur les besoins, les désirs et les rôles des individus. Elle n’a pas de date d’expiration, et bien qu’elle se transforme, elle constitue une part importante de notre identité, et ce, peu importe le nombre de bougies sur notre gâteau d’anniversaire. Pourtant, les discussions ouvertes et honnêtes sur la sexualité semblent plus difficiles à avoir en vieillissant, que ce soit en raison de notre propre malaise ou de celui de notre interlocuteur.

En vieillissant, notre corps subit de nombreuses transformations, et nos organes génitaux ne sont pas épargnés. Chez les hommes, obtenir une érection ferme peut nécessiter plus de temps, et l’apogée du plaisir, l’orgasme, peut être moins intense ou plus difficile à atteindre. Du côté des femmes, l’amincissement des parois vaginales, la sécheresse intime et les enjeux de lubrification peuvent devenir des défis. Cependant, ces modifications physiologiques dont on ne parle pas suffisamment, bien que potentiellement déroutantes, ne signifient pas la fin d’une sexualité épanouissante. L’adaptation devient alors un outil indispensable. En effet, aborder la sexualité à un âge avancé nécessite une capacité d’adaptation renouvelée, et c’est cette flexibilité qui vous permettra de continuer à vivre une vie intime riche et satisfaisante.

L’adaptation se définit comme notre habileté à nous ajuster face à de nouvelles circonstances ou informations. Elle nous conduit à élaborer de nouveaux comportements afin de mieux naviguer à travers les changements.

Concernant la sexualité, la première démarche (étape 1) consiste à identifier la nature des transformations auxquelles nous sommes confrontés. Sont-elles d’ordre physiologique, psychologique, environnemental ou relationnel ? L’introspection est primordiale à ce stade. Rassurez-vous, cette réflexion n’a pas à être une quête solitaire. Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à partager vos interrogations avec votre partenaire, des amis ou des professionnels de la santé (médecin, psychologue, sexologue, entre autres). Une claire compréhension de vos enjeux facilite l’élaboration d’une stratégie adaptée (étape 2), suivie de sa mise en œuvre (étape 3). Le chemin de l’adaptation est semé d’embûches et d’expérimentations. Ainsi, lors de l’évaluation de votre stratégie (étape 4), gardez en tête que les échecs ne sont en fait que des apprentissages. Introduire de nouveaux éléments dans notre sexualité est généralement un processus d’essais et d’erreurs. Prenons l’exemple de la diminution de la lubrification vaginale : vous pourriez envisager l’utilisation d’un lubrifiant dans vos moments intimes, solos ou partagés. Si le premier produit testé ne répond pas à vos attentes, cela ne signifie pas l’échec de votre démarche, mais simplement la nécessité de réajuster votre choix et de tester un autre produit en fonction des apprentissages que vous avez réalisés et selon vos préférences personnelles. Chez les hommes, l’utilisation d’anneaux péniens ou d’exercice de type Kegel peuvent être de précieux alliés pour contrer les impacts du temps sur vos capacités érectiles ou orgasmiques.

Le saviez-vous ?
Le consentement est l’accord volontaire de la personne à l’activité sexuelle. Elle doit consentir à chaque acte sexuel précis, à sa nature et à l’identité précise du partenaire. Lorsqu’il n’y a pas de consentement, il s’agit d’une agression sexuelle.

La connaissance de soi est non seulement la pierre angulaire de l’adaptation, mais aussi le fondement d’une communication efficace. Nos préférences et besoins évoluent au fil des années. Ce qui vous comblait à 20 ans peut différer de vos besoins actuels à 60, 70 ou 80 ans. Il est primordial de communiquer ces changements à votre partenaire. Une discussion ouverte et sincère est à la base d’une sexualité saine et épanouissante. Pour beaucoup, aborder ces sujets dans un cadre neutre et apaisant, lors d’une balade ou autour d’une tasse de café, facilite le dialogue. Savez-vous de quelle façon votre partenaire aime être aimé, ce qui favorise sa libido et ce qui l’éteint ou encore quelles sont ses zones érogènes actuelles ? Il est possible que cela ait changé avec les années. Il est également possible que les préliminaires prennent plus d’espace dans votre sexualité que dans la vingtaine. Avec les changements physiologiques de l’âge, se permettre d’être plus patient dans nos rapprochements devient essentiel.

Le manque de connaissances en matière de santé sexuelle fait en sorte que la personne âgée est plus à risque de contracter une ITS, une infection transmise sexuellement. Aussi, la gêne et la culpabilité contribuent à ce qu’elle évite de consulter un professionnel de la santé à ce sujet. N’hésitez pas à en parler à médecin.

La sexualité marque toutes les étapes de notre vie, revêtant différentes formes et intensités. Quelle que soit l’étape où nous nous situons, le besoin d’intimité, de désir et de connexion demeure. Le véritable défi, avec le temps, n’est pas tant d’accepter les changements physiologiques que nous subissons, mais d’exercer notre capacité à les comprendre pour mieux communiquer. L’adaptation et la communication ne sont pas seulement des stratégies, elles s’avèrent aussi des compétences essentielles pour cultiver une sexualité épanouissante tout au long de notre vie. Abordons notre sexualité avec curiosité, ouverture et une volonté d’explorer, car la sexualité n’a pas de date d’expiration.

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