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Le pouvoir des personnes âgées

La pandémie a porté un dur coup à la vie quotidienne de nos aînés. Ne revenons pas sur tout ce qui s’est passé dans nos CHSLD, nos RPA ou même dans nos domiciles : les « vieux » ont souvent été malmenés, voire ostracisés avec peu de raisons justifiables, au nom de la surprotection.

Pourtant, ils sont très nombreux à vivre normalement en composant allègrement avec les mesures sanitaires. C’est sans doute parce qu’ils sont résilients et qu’ils ont conscience de leur utilité sociale ; ils sont plus de 1,5 million âgés de plus de 65 ans. Car il est faux de prétendre que ces personnes vivent aux crochets de la société.

La contribution financière des personnes aînées
Leur contribution financière à l’économie est indiscutable. D’après les informations gouvernementales, les aînés canadiens de 50 ans et plus paient davantage d’impôt que les classes sociales plus jeunes, sans oublier les nombreuses taxes qui les attendent lors de leurs achats qui, en biens et services, s’élèveraient à 20 milliards annuellement. Près du tiers des personnes de plus de 70 ans apportent un soutien pécuniaire à leurs petits-enfants. Et par leur fréquentation des centres commerciaux et des restaurants, leurs escapades et voyages, ils constituent un rouage important de la vie économique.

Certains affirment qu’ils coûtent cher au système de santé. Il faudrait y voir de plus près. Le coût de la technologie médicale est astronomique ; la hausse vertigineuse des médicaments, si profitable à l’industrie pharmaceutique, gruge le budget du gouvernement ; passons sous silence les exigences salariales de la bureaucratie et la rémunération des médecins… Qui plus est, un bon nombre d’aînés vivent en relative bonne santé.

L’engagement social
Faut-il insister sur leur engagement social ? Croire que les personnes âgées sont clouées à la maison demeure une grave erreur d’appréciation de leurs talents et de leur expérience. En effet, ils sont plus de la moitié des 55 ans et plus à faire partie d’une association au Québec. La FADOQ compte près de 550 000 membres, la Coalition pour la dignité des aînés, 150 000, l’AREQ, 57 000 et l’AQDR environ 40 000. Les associations de personnes âgées sont une force du pouvoir gris, et les aînés sont bien présents dans plusieurs sphères de la société.

Le bénévolat est un fleuron tout à l’honneur des aînés. La génération qui précède celle des baby-boomers ayant actuellement plus de 70 ans demeure encore présente dans les services à la population, que ce soit dans les établissements de santé, les bibliothèques publiques ou les associations caritatives. Au Québec, près de deux millions et demi de personnes, dont un bon nombre de personnes âgées, consacrent annuellement plus de 400 000 heures au bénévolat, ce qui représente, à 10 dollars l’heure, la rondelette somme de 4 millions de dollars. Bien sûr, la pandémie est venue bousculer sérieusement les organisations bénévoles.

L’intergénérationnel
Les transferts intergénérationnels sont aussi une marque de commerce des personnes aînées, lesquels s’amorcent d’abord dans les milieux du travail où les plus âgés communiquent savoir et expérience aux plus jeunes. Un transfert des connaissances que l’on peut observer ailleurs comme l’aide à la famille et les conseils judicieux prodigués à leurs proches. Les transferts financiers ne sont pas non plus à dédaigner lors de legs ou d’héritages.
Depuis deux ans, les « vieux » ont été muselés à certains égards ; ils ont souffert d’âgisme. Le temps est venu de les écouter et de leur laisser la parole individuellement ou par le biais des mouvements associatifs. Ils ne sont pas nécessairement un poids pour la société ; bien au contraire, ils en sont une richesse que l’on doit reconnaître.

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