La violence conjugale touche les femmes de tous les milieux. Et de tous les âges. Malheureusement, les aînées n’y échappent pas. Les stéréotypes âgistes sont nombreux et contribuent à camoufler la réalité parfois intolérable de certaines femmes aînées.

Par exemple, on croit à tort que tous les couples aînés vivent des jours heureux et paisibles, qu’avec l’âge la violence diminue car les personnes aînées n’ont plus la force physique ou cognitive pour se battre, que les femmes aînées n’ont plus de sexualité. Tous ces mythes nuisent à la reconnaissance du fait que les femmes aînées peuvent subir de la violence de la part de leur conjoint¹.

Reconnaître et dénoncer la violence conjugale est extrêmement difficile pour plusieurs aînées. Toute leur vie, leurs rôles de mères et d’épouses ont été leurs raisons de vivre. Pour elles, la loyauté envers leur mari et la famille ainsi que des considérations religieuses rendent inconcevable la dénonciation d’une situation de violence conjugale. La crainte de briser la relation avec leurs enfants et les membres de la famille ainsi que le déclin de leur santé amènent certaines femmes aînées à poursuivre leur vie de couple malgré la violence qu’elles y subissent.

Identifier la violence conjugale n’est pas chose facile. Parfois présente dans la relation de couple depuis plusieurs années, la violence entre conjoints peut revêtir diverses formes : psychologique, physique, sexuelle, économique. La première forme que prend la violence conjugale, la violence psychologique, se manifeste souvent par des paroles blessantes, du dénigrement, des cris et de l’isolement. Quelle que soit la forme sous laquelle se manifeste cette violence, elle est inacceptable.

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer pour lutter contre la violence conjugale. Le premier geste à poser pour aider une femme prise dans ce cycle de violence consiste à tenter d’obtenir sa confiance en l’écoutant sans jugement et en la croyant. C’est ensemble que nous pourrons mettre un terme à ce fléau social.