Témoignage – Fraude ou arnaque : une forme de violence
En toute simplicité, et surtout en toute humilité, je vous livre aujourd’hui un chapitre de mon histoire, qui n’est pas le plus reluisant.
Ma triste aventure a commencé le jour de mes 81 ans en décembre 2017. Sous un nom d’emprunt, un inconnu me souhaite de façon flatteuse un bon anniversaire. Sans voir sa face cachée de fraudeur, je me laisse charmer, ce qui provoque un engagement dans une communication quotidienne qui durera dix mois et dont je deviens la victime.
Les propos de ses conversations avaient uniquement trait à ses besoins d’argent, puisqu’il prétendait être retenu au Burkina Faso et qu’il ne pouvait rentrer au pays sans mon aide.
Au tout début, lorsque j’ai dû me confronter à l’enquêtrice de police et aux personnes intervenantes dans ce genre de situation d’escroquerie, mes réactions ne furent que du déni. Cette attitude m’a mise dans un état de précarité physique, psychologique, mental et financier. Il a bien fallu que j’admette que j’étais devenue sa « girouette » qui ne voulait qu’une chose : l’aider.
Je suis devenue anxieuse, angoissée, insomniaque, tout en subissant une perte de poids significative.
Prisonnière de cette relation toxique et malsaine, je me suis isolée. J’étais harcelée, à juste titre, par les personnes auprès de qui j’avais sollicité de l’aide financière. En conséquence, je suis devenue anxieuse, angoissée, insomniaque, tout en subissant une perte de poids significative.
Cependant, tout n’était pas perdu… En octobre 2018, mes trois filles me rendirent visite afin de s’enquérir de mon état et de savoir si tout ce qu’elles venaient d’apprendre était véridique. J’ai avoué. Et c’est en leur présence que j’ai signé une plainte à la police.
Aujourd’hui, je peux affirmer que j’ai retrouvé ma joie de vivre tout en accueillant le moment présent. Je n’aurais pu retrouver ma sérénité si je n’avais reçu le soutien de ma famille, de mon médecin, de l’enquêtrice de police, de quelques amis, de l’équipe du CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels) et d’une psychologue. Je leur dois un profond respect et beaucoup de reconnaissance.
Avec résilience, j’ai quitté mon état de victime et de passivité et retrouvé ma bienfaisance perdue. À un tel point que je participe maintenant à l’implantation d’une organisation dans le but d’aider les malheureuses victimes du piratage.