Le maintien à domicile… parce que j’aime mon milieu de vie
Dans le magazine Quoi de neuf de l’été 2022, le comité national de l’action sociopolitique, édition 2021-2023 annonçait qu’il avait choisi de prioriser le dossier des soins à domicile. On le sait, les Québécois désirent vieillir au sein de leur communauté et préférablement chez eux, dans leur maison. Pour ce faire, il est primordial d’élargir le maintien à domicile au-delà des soins médicaux.
Si un jour vos capacités physiques vous limitent dans votre autonomie, vous aimerez certainement trouver une alternative à une résidence privée pour aînés (RPA). Voici des suggestions qui pourraient répondre à vos besoins.
Maison intergénérationnelle
Vous voulez vivre avec des membres de votre famille et souhaitez convertir votre domicile actuel afin de répondre à vos besoins. Avant tout, vous devez vérifier auprès de votre municipalité si elle permet les rénovations ou la construction de maisons dites intergénérationnelles. Chaque municipalité possède ses propres règles en ce qui concerne l’émission de permis. Dans la plupart des cas, la réglementation précise que le logement doit être habité par un membre de la famille. Certaines municipalités permettront les logements d’appoint. Dans un tel cas, il n’y a aucune restriction par rapport au lien familial du locataire. En ce qui concerne l’aspect fiscal, chaque cas de maison intergénérationnelle est unique. Assurez-vous d’avoir la bonne information afin d’éviter toute complication.
Logement à prix modique
Actuellement, les régions du Québec connaissent une pénurie de logements abordables répondant aux besoins des locataires. Les municipalités peuvent agir sur cet enjeu d’habitation. En février 2022, les élues et élus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ont adopté la Déclaration municipale sur l’habitation. Cette déclaration permet à l’UMQ de parler d’une seule voix pour réclamer du gouvernement du Québec d’alléger les lourdeurs administratives, souvent incohérentes avec les réalités d’aujourd’hui, et de bonifier les programmes de financement à long terme.
De plus, en juin 2022, le gouvernement du Québec adoptait la Loi modifiant diverses dispositions législatives, principalement en habitation. Grâce à cette dernière, les aînés locataires dans une coopérative d’habitation, une RPA ou un organisme à but non lucratif (OBNL) seront mieux protégés en cas de changement d’affectation de tout lieu d’hébergement pour aînés. Une autorisation de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation sera requise avant la vente de tout immeuble appartenant à un OBNL ou à une coopérative en habitation financée par des fonds publics. Cela permettra d’éviter la perte de logements abordables et sociaux de qualité. Pour plus de détail, veuillez consulter le site http://m.assnat.qc.ca/fr/index.html.
Solutions alternatives
- La colocation intergénérationnelle consiste à installer un étudiant ou une étudiante de niveau collégial ou universitaire chez une personne âgée en échange de petits services ou d’un petit loyer. Pour plus de détails, consulter le site Combo 2 générations. http://combo2generations.com/a-propos.
- La cohabitation intergénérationnelle est un ensemble de logements ou d’immeubles accueillant des personnes d’âges et de situations différentes. Les surfaces des logements sont pensées en cohérence avec les besoins des occupants. Des locaux et services communs utilisables par tous les résidents (lingerie, salle commune) peuvent être mis à leur disposition et permettent aux habitants de se rencontrer. Ce type de cohabitation est très marginal au Québec et il existe très peu de documentation sur ce sujet. Si des quartiers ou des immeubles en cohabitation intergénérationnelle existent près de chez vous, faites-les-nous connaître.
La colocation ainsi que la cohabitation présentent de nombreux avantages : remède à la solitude, réaction à la baisse du pouvoir d’achat, alternative à la maison de retraite. Elles permettent aux personnes âgées de vivre chez elles dans un cadre sécurisant et bienveillant le plus longtemps possible et d’éviter ou de retarder l’entrée en RPA.
Gériatrie sociale
Le gériatre Stéphane Lemire développe actuellement un réseau de gériatrie sociale. Il a imaginé un modèle de gériatrie qui permet d’établir un trait d’union entre les services communautaires et les services institutionnels en campant son action à même le milieu de vie des aînés et leur domicile tout en tenant compte de leurs besoins. Pour plus d’information sur le sujet, consultez le site de la Fondation AGES.
Le document « Un Québec pour tous les âges – Plan d’action 2018-2023 » produit par le gouvernement du Québec révèle qu’en 2031, une personne sur quatre aurait 65 ans et plus. Les statistiques le confirment, le vieillissement est prévisible. Il est temps d’agir avant que la situation devienne inquiétante.