Cette pensée sur la solidarité, c’est l’histoire du CISO, le Centre international de solidarité ouvrière fondé il y a déjà 47 ans.

C’est le 12 juin 1975, après plus de deux ans d’efforts de la part de personnes militantes du mouvement syndical et des organismes de solidarité internationale du Québec, que s’ouvrait à Montréal une conférence internationale avec plus de 600 participants venus d’Afrique, d’Amérique latine, des Antilles, du monde arabe et bien sûr du Québec.

L’idée de cette grande conférence est survenue à la suite de la participation de Michel Chartrand, celui qu’on nommera plus tard « le père du CISO », alors président de la CSN, à une conférence organisée par des syndicats chiliens à Santiago en 1972.
La plupart d’entre nous se souviennent que les années 70 ont été celles des luttes nationales, de la guerre froide, du coup d’État au Chili, de la lutte du peuple palestinien et de la place importante que prennent alors des entreprises multinationales dans l’économie mondiale. Tout cela a interpellé le mouvement syndical.

À partir de ce moment, le CISO a développé des campagnes de mobilisation, des outils de solidarité, des conférences, des publications et des stages.

Les stages, que d’expériences extraordinaires avons-nous pu vivre à travers ces derniers! Celles et ceux qui y ont participé ne peuvent pas avoir oublié les liens de solidarité qui se sont créés et perpétués avec tous ces camarades des différents syndicats rencontrés lors de missions d’observation à Cuba, au Nicaragua, au Pérou, au Mexique, en Haïti, au Burkina Faso, en Palestine, au Guatemala, en Colombie, sans oublier d’autres pays en lutte.

Ce qu’on retient, c’est que le CISO a toujours œuvré au développement de la solidarité en appuyant les luttes syndicales et sociales au Nord comme au Sud. Ces liens créés au fil des ans ont permis la naissance d’une solidarité internationale à propos d’enjeux tels les droits de la personne, le développement, l’éducation, la consommation responsable, l’égalité entre les femmes et les hommes. D’ailleurs, son engagement pour l’avancement de la lutte des femmes s’est concrétisé en 1993 par l’adoption de la Déclaration de principes sur la place des femmes dans le développement viable.

À la suite du Deuxième Sommet des peuples de Québec en 2001, le CISO a réaffirmé sa mission : développer la solidarité internationale en renforçant les liens entre les travailleuses et travailleurs d’ici et du Sud en lutte pour le respect de leurs droits, pour de meilleures conditions de travail et pour l’instauration d’une société plus juste et démocratique.

Pour poursuivre sa mission, le CISO a eu à faire face à une crise majeure due à une réforme globale des programmes de financement de l’ACDI sous le gouvernement conservateur. La défense des droits de l’homme n’avait plus la faveur des bailleurs de fonds de l’État. Malgré cela, les membres du CISO ont réaffirmé l’importance de maintenir une action intersyndicale, mais l’organisation a dû restreindre ses activités et son personnel.

Savez-vous que pour y arriver, le personnel permanent du CISO se trouve maintenant réduit à une seule personne, soit la coordonnatrice Amélie Nguyen ? Grâce au travail formidable qu’elle accomplit et avec des appuis ponctuels et l’aide de militantes et militants qui ont à cœur son rayonnement, le CISO continue à tenir le phare de la solidarité.

Le CISO travaille aujourd’hui à sensibiliser le public syndical aux liens entre la justice sociale et la justice écologique en faisant valoir la voix et les droits des travailleuses et travailleurs les plus vulnérabilisés du monde : migrantes et migrants, esclaves modernes, chaînes d’approvisionnement mondiales, etc.

Il œuvre avec le Front Authentique du Travail (FAT) au Mexique à la création d’alternatives d’économie sociale et avec l’Institut culturel Karl Lévesque (ICKL) en Haïti au renforcement de la souveraineté alimentaire.

Grâce au CISO, que vive et se poursuive la solidarité internationale ouvrière !